libération

André Guilhot naît dans la région lyonnaise le 7 janvier 1906. Il est le plus jeune d’une fratrie de 6 frères. L’aîné des six frères, Joseph s’engage dans les rangs du 3ème Bataillon de Marche d’Infanterie Légère, les fameux « bat’ d’af’ ». Le sergent Joseph Guilhot participe à la première guerre mondiale, il meurt au combat le 23 avril 1915 lors de la seconde bataille d’Ypres à l’âge de 23 ans.

Suivant les pas de son frère Joseph, André s’engage au 2ème Régiment de Spahis Marocains basé à Marrakech. A cette époque, André entretient une correspondance avec sa future femme qui est une Alsacienne vivant aux Etats-Unis. Il se rencontre à Paris en 1931 et se marient peu après.

En 1938 le régiment d’André est rappelé en France, il participe à la difficile campagne de mai-juin 1940. Suite à la défaite de nos armes, il est démobilisé. Il s’installe en Lorraine où il va vivre pendant quelques temps. Il redevient un civil et pour subvenir aux besoins de sa famille, il travaille à l’usine de montres Japy Frères à Beaucourt.

C’est en 1942 qu’il décide de rejoindre l’Afrique du Nord et de s’engager dans les rangs du 3ème Régiment de Spahis Algériens. Avec son régiment, il participe aux durs combats d’Italie dans les rangs du Corps Expéditionnaires Français avant de rejoindre le sol de France et de lutter pour la libération du territoire national.

En décembre 1944, son régiment est durement engagé dans la bataille des Vosges. C’est lors de ces combats que le sous-lieutenant Guilhot va trouver la mort. En effet, au matin du 12 décembre André et les hommes de son peloton mènent une reconnaissance vers le village du Bonhomme. Ils tombent sur des soldats allemands retranchés dans une ferme dénommée Ferme de la Violette. C’est lors de la prise d’assaut de la ferme qu’André Guilhot est tué. Son corps est enterré provisoirement au cimetière du village avant d’être transféré après la guerre dans la nécropole nationale de Strasbourg où il repose encore aujourd’hui.

Pour son action lors de la prise de la Ferme de la Violette au Bonhomme, le sous-lieutenant André Guilhot est décoré de la Légion d’honneur et de la croix de guerre avec palme.

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Photos: Coll. privée

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Le premier insigne du 7e Régiment de Spahis Algériens est créé juste avant la Seconde Guerre mondiale, en 1938, par le lieutenant-colonel de Torcy qui commande le régiment à cette période. On retrouve un spahi en tenue à l’orientale sautant avec sa monture à travers un croissant doré. Le cheval a les naseaux fumants et le spahi porte un bouclier sur lequel figure le numéro du régiment. Dans le croissant il y a la devise arabe: ” Par Dieu nous vaincrons”.

Durant la campagne de France, ce régiment fait partie de la 2e Brigade de Spahis avec le 9e RSA, cette brigade freine l’avancée allemande vers Besançon du 14 au 18 juin 1940.

Il existe plusieurs variantes de cet insigne en fonction de la période de fabrication

En 1943, le régiment se reforme en Algérie et c’est le colonel Winsback qui fait réaliser un nouvel insigne. Il demande aux gradés et spahis du 7e RSA d’établir un projet d’insigne. Celui de l’adjudant-chef Girault est retenu et la maquette est réalisée par le maître armurier Delumeau. Il représente le burnous et le yatagan essentiellement spahis et le colonel Winsback étant Lorrain, la croix de Lorraine laquelle n’avait d’autre signification que de rappeler la terre natale du chef de corps. Cet insigne est réalisé à Toulouse (non sans difficulté par l’officier de détails du 7e RSA à l’époque, le lieutenant Devaud) et il est ensuite vendu aux gradés et spahis du régiment.

Insigne du brigadier-chef René Bouhant

A la mort du colonel Winsback (26 février 1945), le colonel de Chabot reprend l’ancien insigne du 7e RSA (celui de 1938) qui, réalisé par la maison Drago redevient l’insigne officiel du régiment. La reprise de l’ancien modèle par le colonel de Chabot explique que l’on trouve des photos datant de la période 1944-46 avec les deux types d’insignes.

Brigadier indigène du 7e RSA

Maréchal des logis du 7e RSA arborant le premier modèle de l’insigne régimentaire

 

Lieutenant du 7e RSA indication au dos: Forêt Noire juillet 1945.

Lieutenant du 7e RSA arborant l’insigne du modèle Winsback 

Après la Seconde Guerre Mondiale, le 7e Spahis est cantonné à Senlis où il joue le rôle d’une unité de prestige lors des défilés, des commémorations et des fêtes hippiques. Il est dissous comme la plupart des unités de l’armée d’Afrique en 1962.

Sources:

  • Thierry Moné et Jean-François Tixier, Les insignes des spahis, Charles Lavauzelle, 1999
  •  A vos chevaux bulletin de liaison des anciens de la 1ère Brigade de Spahis n° du 4 d’avril 1952
  • Insignes issus d’une collection privée
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L’insigne des spahis du 2e Régiment de Spahis Algériens est créé juste avant la Seconde Guerre mondiale, en 1939, par le colonel Burnol qui commandait le régiment à cette période.

On y retrouve d’importants symboles islamiques. La jument du Prophète qui s’inscrit dans un croissant d’or, symbole de résurrection, devant les montagnes du djebel Bou Dergha (400 km au sud sst d’Oran). En haut on retrouve les initiales « S.A. » pour spahis algériens et en bas la patte de collet bleue foncée ornée du chiffre 2. Les premiers insignes sont marqués Drago 25 rue Béranger déposé.

Insigne du 2e RSA premier modèle fabrication Drago 25 rue Béranger déposé.

 

Sous-officier du 2e RSA pris en photo en arborant l’insigne du régiment sur la poche droite en 1939.

 

 

Après le débarquement américain en Afrique du Nord, le régiment est progressivement motorisé pour participer à la Libération. Le nouvel insigne créé en 1945 met en avant cette motorisation. Il est réalisé par le lieutenant-colonel Lecoq. Il est composé d’un écu rouge et blanc qui rappellent la couleur du burnous rouge et des tombôs blancs des spahis d’Oran. Le casque fait référence à l’escadron de Mameluks commandé par Yusuf au moment de la conquête de l’Algérie par la France.

On trouve également deux Toughs à queue de cheval noire utilisés comme symbole de commandement dans la cavalerie ottomane. On retrouve à leurs extrémités la koura (sphère représentant le monde) dominé par le hilal (le croissant de l’Islam). Sur l’écu une jument qui serait celle d’Abd El Kader prise par les spahis en 1847 lors du combat de Taguin et une automitrailleuse américaine AM M8 pour rappeler la nouvelle motorisation du régiment.

La symbolique de ce deuxième insigne se retrouvera sur de nombreux documents ou souvenirs édités par le régiment alors qu’il est stationné en Allemagne au lendemain de la guerre : carnet de chants, historiques, carte de voeux…

Insigne du 2e RSA

Deuxième insigne du 2e RSA fabriqué par Drago en 1945. Il existe des variantes dans l’opacité de l’email. Il existe des variantes en argent et à fond bleu pour l’écu et à tête blanche pour la jument dont la signification échappe à l’auteur de ces lignes.

Photos de spahis arborant le deuxième modèle de l’insigne régimentaire. 

 

 

En 1952, le lieutenant-colonel Sarton du Jonchay fait réaliser un nouvel insigne par la maison Drago. Il met en avant la symbolique ottomane et islamique avec deux sabres orientaux croisés. Le sabre est à la fois un symbole du pouvoir religieux et guerrier. Il ne faut pas les confondre avec les yatagans ou les cimeterres deux autres armes redoutables des troupes de l’ancien Empire Ottoman. C’est en arborant cet insigne à leur poitrine que les spahis du 2e RSA vont participer à la guerre d’Algérie qui sera le crépuscule de ce prestigieux régiment.

Sources:

  • Thierry Moné et Jean-François Tixier, Les insignes des spahis, Charles Lavauzelle, 1999
  • Insignes issus d’une collection privée

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– Retour sur la carrière d’un spahi, cavalier et parachutiste.

Le Colonel Marc Teule (1910-2009) écrivait lui-même dans son CV : « 37 années de service dont 18 en AFN ». Lorsqu’on sait que ces services ont été accomplis de 1930 à 1967, on peut imaginer les temps troublés que ce soldat a affronté, au sein de la cavalerie. Mais nous nous intéresserons ici surtout aux débuts de sa carrière, chez les Spahis.

Bachelier, il s’engage à 20 ans (1930) comme spahi, au dépôt du 7ème RSA, à Orange. Brigadier chef, il est admis en 1935 élève officier (EOA) à l’école militaire de cavalerie (EMC) à Saumur.

Colonel Teule Spahi - Photo du lieutenant Teule en grande tenue prise lors de son mariage en 1939

Photo du lieutenant Teule en grande tenue prise lors de son mariage en 1939.”%%% Si vous souhaitez voir la photo en grand format, cliquez dessus.

Promu sous-lieutenant en 1936, il opte et est affecté au 1er Régiment de Spahis Algériens qu’il rejoint à Alger en 1937. Promu Lieutenant et commandant du 2ème escadron, il est affecté à la garde du port d’Alger en 1940. Il participe en 1942 à la campagne de Tunisie, avec le 3ème escadron. Porté disparu lors du combat d’Osseltia le 22 janvier 1943, il est en fait amené en captivité, démobilisé à Marseille et mis en congé d’armistice, il s’évade en Espagne, où il est interné jusqu’en novembre. Relâché, il va rejoindre son régiment, où il sera promu capitaine en décembre 1943 et chef du 3ème escadron du 1er au mois de mai 1944. Après deux missions en Tunisie, le régiment devenu 1er Régiment de Spahis Algériens de Reconnaissance s’embarque à Oran, débarque en France le 1er octobre pour être directement propulsé en Haute Alsace, participant au sein de la 1ère Division Blindé à la trouée de Belfort et au franchissement du Rhin le 15 avril 1945.

Insignes du 1er Régiment de Spahis Algériens pour la période 1939-1945.

Insignes du 1er Régiment de Spahis Algériens pour la période 1939-1945

Au cours de l’énergique poursuite qui conduira le 1er Spahis, jusqu’à Constance et à la frontière suisse, le capitaine Teule s’illustrera particulièrement à la tête de son escadron et recevra la croix de guerre avec deux citations, pour ses actions lors de la traversée de la forêt de Chérimont (18 novembre 1944) et lors de la prise de Schwenningen (avril 1945)°. Débarqué à Alger en septembre 1945, il sera confirmé dans sa fonction de chef d’escadron au 1er Spahis.

Citation à l'ordre du corps d'armée attribuée au 1er RSAR pour sa conduite durant la campagne 1944-1945.

Citation à l’ordre du corps d’armée attribuée au 1er RSAR pour sa conduite durant la campagne 1944-1945.

Il passe par la suite au 5ème Régiment de Chasseurs d’Afrique. Chef d’escadrons, il y servira jusqu’en 1953. Il y sera gratifié du grade de Commandeur de l’Ordre du Nichan Iftikar. Promu chevalier de la Légion d’Honneur en 1953, il est alors muté au 1er Régiment de Hussards Parachutistes (1er RHP, Bercheny Hussard) où il servira dix ans et qu’il commandera entre 1961 et 1963. Ses services durant les opérations en Algérie lui vaudront trois nouvelles citations, au titre de la Croix de la Valeur Militaire. Colonel et officier de la Légion d’Honneur, il sera affecté jusqu’à la fin de sa carrière active, en 1967, dans les services de l’état major de la 44ème Division Militaire.

 

Détail des citations reçues par le colonel Marc Teule
lorsqu’il servait en tant que capitaine dans les rangs du 1er Régiment de Spahis Algériens de Reconnaissance.

Première citation à l’ordre du Corps d’Armée
comportant l’attribution de la croix de guerre avec étoile de vermeil. Signée du général de Lattre de Tassigny

 

Officier d’une grande valeur morale et d’un calme absolu. Ayant reçu, les 17 et 18 novembre 1944 mission de progresser dans la forêt de Cherimont sur un itinéraire très difficile, infesté de mines et battus par les feux de l’ennemi, a mené à bien cette opération se dépensant sans compter, toujours en tête de son groupement organisant lui même l’enlèvement des mines et des pièges.

 

Seconde citation à l’ordre du Corps d’Armée
comportant l’attribution de la croix de guerre avec étoile d’argent. Signée du général Béthouart

 

Très bel officier d’une bravoure calme et réfléchie, commandant plusieurs fois l’échelon de tête au cours des opérations qui ont mené son régiment de la forêt Noire au Lac de Constance du 17 au 26 avril 1945, a fait l’admiration de tous par son mépris du danger. S’est particulièrement distingué le 20 avril par la prise Schwenningen conduisant personnellement les premiers éléments pénétrant dans la ville.

 

Fanion du 3e escadron du 1er RSAR
que commandait le colonel Teule lors de la campagne 1944-1945.

Fanion du 3e escadron du 1er RSAR

Fanion du 3e escadron du 1er RSAR

Remerciements particuliers à Mesdames Frédérique Nectoux et Geneviève Vacheret ses deux filles ainsi qu’à son gendre Monsieur Philippe Nectoux pour leur aide précieuse et la mise à disposition de ces souvenirs.

 

La relation générale la plus complète de cette épopée (incluant la relation des faits d’armes du 1er RSA) réside dans l’ouvrage du Général de Lattre de Tassigny : Histoire de la Première Armée Française, Editions Plon, 1949

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La 1ere Brigade de Spahis est reconstituée en 1943 en Afrique du Nord avec à sa tête le colonel Brunot. Elle est l’héritière de la 1ere Brigade de Spahis du colonel Jouffrault, qui s’était illustrée lors de la campagne de 1939-1940 où elle avait été citée à l’ordre de l’armée par le Général Huntziger.

Les régiments qui constituent la 1ere BS pour la campagne 1944-1945 sont le 7e Régiment de Spahis Algériens commandé par le colonel Winsbach et le 5e Régiment de Spahis Marocains qui est sous les ordres du colonel Sabarots. Le colonel Winsbach sera tué en Alsace le 26 février 1945, dès lors le fanion du 7e RSA sera orné d’une queue de cheval blanche en souvenir de la mort au combat de son chef de corps.

Ces régiments sont constitués d’escadrons montées, seules quelques pelotons notamment ceux affectés aux P.40 antichars sont motorisés.

Débarquée en France en septembre 1944, elle est stationnée dans la région de Toulouse pendant quelques semaines avant de monter en ligne vers le Nord-Est de la France où elle est engagée d’abord dans les Ardennes puis en Alsace où elle participe aux combats de la poche de Colmar dans la région Huningue-Mulhouse. Elle atteint le Rhin le 9 février 1945 à Chalampé.

Par la suite, elle est engagée en Forêt Noire où elle est chargée de nettoyer les poches de résistances allemandes. Ses escadrons de pointes atteindront le col de l’Arlberg en Autriche juste avant la fin des hostilités

 

Ainsi se termine l’épopée de la 1ere Brigade de Spahis qui, comme les deux régiments qui la composent, sera dissoute au début de 1946. Pour sa conduite durant la campagne de 1944-1945, le 7e Régiment de Spahis Algériens est décoré de la croix de guerre avec une citation à l’ordre du Corps d’Armée.

 

Spahi, René Bouhant, 7e RSA. Peloton P.40 antichars
Pris en photo à Paris lors d’une permission en décembre 1944 où il peut revoir sa mère qu’il avait quittée en 1942 lorsqu’il avait choisit de rejoindre l’Afrique du Nord en passant par l’Espagne, pour s’engager au 1er Régiment de Spahis Algériens.
A son plus grand désarroi, il se rendit compte lors de cette permission que le prestige du burnous et du sable chaud avait été remplacé dans le cœur des petites parisiennes par la bannière étoilée et les chewing gum…

Rene Bouhant 7eRSA 1944

 

 

Sous- officier du 7e RSA, Campagne 1944-1945

Sous- officier du 7e RSA, Campagne 1944-1945

 

Spahi du 7e RSA, Campagne 1944-1945

Spahi du 7e RSA, Campagne 1944-1945.

 

 

Brigadier indigène du 7e RSA pris en photo en Allemagne à l’été 1945.
Notre homme arbore l’insigne premier modèle du 7e RSA.

Brigadier indigène du 7e RSA

 

Lieutenant du 7e RSA indication au dos: ”Forêt Noire juillet 1945”.

Contrairement à la photo précédente, l’officier arbore ici le nouvel insigne du 7e RSA qui cohabitera au sein du 7e RSA avec le modèle précédent jusqu’à sa dissolution en 1946.

Lieutenant du 7e RSA indication au dos: Forêt Noire juillet 1945.

 

 

Prise d’arme de la 1ere Brigade de Spahis
Série de photos prises lors des adieux de la 1ere Brigade de Spahis au Général de Lattre de Tassigny le 4 août 1945 à Neumühl, Allemagne.

Le général de Lattre de Tassigny passe en revue le 7e Régiment de Spahis Algériens

Le général de Lattre de Tassigny passe en revue le 7e Régiment de Spahis Algériens

 

Défilé de la nouba du 7e Régiment de Spahis Algériens

Défilé de la nouba du 7e Régiment de Spahis Algériens

 

 

Spahis Marocains du 5e RSM posant fièrement lors de la prise d’arme

Spahis Marocains du 5e RSM posant fièrement lors de la prise d'arme

Spahis Marocains du 5e RSM posant fièrement lors de la prise d'arme

 

 

Premier modèle de l’insigne du 7e RSA, gravé d’un matricule au revers

Insigne premier modèle du 7e RSA

Insigne premier modèle du 7e RSA

 

 

Second modèle de l’insigne du 7e RSA, exemplaire du brigadier-chef Bouhant

Insigne second modèle du 7e RSA, exemplaire du brigadier-chef Bouhant

Insigne second modèle du 7e RSA, exemplaire du brigadier-chef Bouhant

 

Insigne tissu Rhin et Danube  attribué à titre personnel aux militaires qui ont appartenu à la 1° Armée Française antérieurement au 9 mai 1945, exemplaire du brigadier-chef Bouhant

Insigne tissu Rhin et Danube attribué à titre personnel aux militaires qui ont appartenu à la 1° Armée Française antérieurement au 9 mai 1945, exemplaire du brigadier-chef Bouhant

 

PS: N’hésitez pas à me contacter via l’onglet en haut de cette page, si vous possédez des souvenirs se rapportant à cette épopée

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