spahis

Joseph Vantini, dit Youssouf, né à l’île d’Elbe en 1808 et mort le 16 mars 1866 à Cannes est un général français.

Son nom, son histoire, semblent parfaitement inconnus du grand public. Même son surnom : Général Youssouf, ne nous éclaire pas trop. Et pourtant…

On connaissait le mameluck Youssouf, au service de Napoléon 1er, qui, lors de la bataille d’Austerlitz, avait exprimé à l’Empereur ses regrets de ne pas avoir pu attraper le frère du Tsar de Russie et lui amener sa tête coupée, ce à quoi l’Empereur avait répondu : « Veux tu te taire, vilain sauvage ! » .

Cet autre Youssouf, totalement étranger au premier, peut nous amener à un nombre intéressant de figurines à peindre, en tirant simplement le fil de sa longue et passionnante histoire.

Colonel Yusuf 1835 par Maurice Toussaint, Anne S.K. Brown Military Collection 1

Le cours de sa carrière révèle, à chaque pas , une constante alliance de ses traits principaux de caractère, charme, ruse, décision et absence de pitié, bien propres à son éducation, son époque et la région de ses exploits.

De l’île d’Elbe à Sidi Ferruch

Vers 1814, il fut embarqué pour Florence où on l’envoyait faire ses études; mais le navire qui le portait ayant été capturé par un corsaire barbaresque, Joseph, conduit à Tunis, échut en partage au Bey. Devenu musulman, il prend le nom de Youssouf. Il est placé dans le sérail, il ne tarda pas à se concilier l’affection de ses maîtres. Il apprit en peu de temps le turc, l’arabe, l’espagnol, gagna, par son adresse dans tous les exercices militaires, l’amitié du Bey.

Mais engagé dans une intrigue avec une des filles du Prince, et surpris un jour, dans un de ses rendez-vous, par un gardien, il conçut aussitôt l’audacieuse résolution de s’en défaire ; il jeta le corps dans une piscine profonde, n’en conservant que la tête, et le lendemain, pendant que la jeune princesse l’entretenait des vives terreurs auxquelles elle était en proie, il la conduisit, pour toute réponse, dans la chambre voisine, et lui montra, dans l’une des armoires, la tête de l’esclave dont il avait arraché la langue. Cependant, il ne songea plus dès lors qu’à quitter Tunis, et prépara son évasion. Pendant quelques jours, il feignit d’être malade, obtint enfin la permission de sortir du sérail, et trompant la vigilance de ses gardiens, il put concerter les moyens de s’échapper.

Au mois de mai 1830, alors que le brick français l’Adonis était dans la rade, Youssouf se débarrassa de cinq turcs qui voulaient le retenir à terre et parvint à son bord. Et c’est ainsi qu’il débarqua à Sidi Ferruch (Algérie) avec l’armée.

Infanterie de Ligne 1830 par Maurice Toussaint, Anne S.K. Brown Military Collection

Premiers faits d’armes

Pendant la campagne, il resta attaché au général en chef, et fut placé comme interprète militaire auprès du commissaire général de police. Plusieurs missions périlleuses dont il s’acquitta avec zèle et intelligence, près des chefs des diverses tribus éloignées, lui ouvrirent enfin la carrière des armes.

Il fut nommé capitaine dans le 1er régiment, des chasseurs d’Afrique le 25 mai 1831, et bientôt après promu aux fonctions de lieutenant de l’Agha. (Agha ou aga (turc moderne: Ağa, persan: آغا ), du turc agha ‘chef’, ‘maître’, ‘seigneur’. Titre d’un officier civil ou militaire, ou une partie de ce titre. Dans l’Empire Ottoman, les commandants des différentes branches des forces militaires étaient appelés aghas; par ex. azap agha, besli agha signifiant commandant d’un azap, commandant d’un besli.)

2e Régiment de Chasseurs d’Afrique 1832 par Maurice Toussaint, Anne S.K. Brown Military Collection

La prise de Bône

Désigné par le duc de Rovigo ( général Savary ) pour faire partie de l’expédition de Bône (aujourd’hui Anaba), il aida de son courage le capitaine d’artillerie d’Armandy et ce fut aux efforts de ces deux officiers que l’armée dut de pouvoir occuper la citadelle, presque sans coup férir. Cette action valut à Youssouf la croix de la Légion d’honneur. Il contribua plus tard à conserver cette conquête à la France.

C’est lors de la prise de Bône que se tient un évènement qui reflète bien la personnalité de cet homme d’exception. Les Turcs qui s’étaient rangés aux côtés des Français et que Youssouf commandait souhaiter se retourner contre lui et l’assassiner. Youssouf ayant été mis au courant s’arrête, et s’adressant à sa troupe déclare: « Je sais, dit-il, qu’il y a parmi vous des traîtres qui ont résolu de se défaire de moi dans la nuit prochaine. Je les connais, qu’ils frappent d’avance ceux qui ne craindront pas de porter la main sur leur chef. » Puis se tournant vers l’un d’eux : « Toi, tu es du nombre, lui dit-il, et il l’étend mort à ses pieds. » — Cet acte de résolution déconcerte les conjurés ; ils tombent à ses genoux, et lui jurent une fidélité à laquelle ils n’ont pas manqué depuis…’’

Youssouf se fit encore remarquer pendant les campagnes de 1832 et 1833, et fut nommé, le 7 avril 1833, chef d’escadron dans le corps des spahis réguliers du « colonel-agha » Marey.

Chasseurs d’Afrique 1833 par Maurice Toussaint, Anne S.K. Brown Military Collection

Une carrière d’exception

Youssouf  fut nommé officier de la Légion d’honneur le 14 août 1835. Sa conduite distinguée en 1836 et 1837 lui valut, le 18 février 1838, le grade de lieutenant-colonel, et il fit, à la tête de son corps de Spahis, les campagnes de 1838 à 1841. Il a été nommé colonel de la cavalerie indigène d’Afrique le 19 mai 1842, et promu au grade de maréchal de camp  après la bataille d’Isly.

La prise de la Smala d’Abd El-Kader

Dans l’expédition du duc d’Aumale (Henri d’Orléans 1822-1897) contre la Smala, Youssouf, toujours à l’avant garde avec ses spahis, éclairait la colonne ; s’apercevant que sa marche était signalée par des indigènes qui allumaient des feux, il décida de faire un exemple, parvint à en surprendre quelques-uns et les fit exécuter, sur le champ. Le procédé était cruel, mais produisit son effet ; les signaux lumineux cessèrent, ce qui permit de surprendre la Smala. Lors de la Prise de la Smala d’Abd El Kader le 16 mai 1843, Youssouf avait avec lui, trois escadrons de spahis et les trois escadrons de chasseurs d’Afrique du lieutenant-colonel Morris : « Eh bien ! messieurs, en avant ! », lança le duc d’Aumale.

Bientôt les spahis au burnous rouge partirent au galop. La surprise fut telle que les femmes, les prenant pour des cavaliers réguliers de l’Emir, poussèrent des you-yous afin de célébrer leur retour. Cette joie se transforma en stupeur lorsque les premiers coups de feu éclatèrent ; un cri lugubre se propagea : « Er Roumi, er Roumi ! » (les colons sont appelés roumis par les autochtones) Youssouf avec ses spahis se précipita sur le douar d’Abd El-Kader, tandis que le duc d’Aumale avec l’intrépide Morris abordait la Smala de flanc. La panique saisit la foule et provoqua un sauve-qui-peut général, si bien que les troupes françaises s’emparèrent de milliers de prisonniers et d’un immense butin, en n’éprouvant que fort peu de pertes. Youssouf fit dresser pendant la nuit, devant la tente du duc d’Aumale, la tente d’Abd El-Kader, et la fit entourer des drapeaux, des armes et des plus beaux trophées enlevés à l’ennemi, pour donner au jeune prince un joyeux réveil. Il fut cité, dans le rapport rédigé par le duc d’Aumale, pour « son brillant courage et son intelligence militaire. »

Le Duc d’Aumale 1843 par Maurice Toussaint, Anne S.K. Brown Military Collection

Le « Murat de l’armée d’Afrique »

Youssouf avait conquis l’estime et l’affection du général  Bugeaud, qui le considérait comme un magnifique cavalier, et l’appelait le « Murat de l’armée d’Afrique ». Après le départ pour la France de l’illustre Maréchal, il n’eut plus guère l’occasion de chevauchées, car Abd El-Kader s’était réfugié au Maroc et fut bientôt amené à se rendre : l’ère glorieuse était close. Nommé inspecteur général permanent de la cavalerie indigène, il eût voulu, par-dessus tout, être admis dans le cadre des généraux français, il ne l’était qu’à titre indigène ; malgré ses efforts et ceux de ses amis et malgré l’appui de Bugeaud lui-même, il ne pouvait y parvenir.

Le Maréchal Bugeaud par Maurice Toussaint, Anne S.K. Brown Military Collection

Le livre qu’il publia en 1851 « De la guerre en Afrique » témoigne de la  hauteur de ses vues. Les principes qu’il y exposait ont servi de bases aux règlements spéciaux si nécessaires à l’Armée d’Afrique. Aux conseils militaires pratiques, il ajoutait des pages d’une portée plus haute, celles par exemple où il indiquait le rôle de l’officier des bureaux arabes :

« La France veut coloniser, écrivait-il ; elle appelle de ses vœux le moment où la charrue pourrait ouvrir ce nouveau sol, où les baïonnettes ne seront plus que protectrices, et où le colon n’aura plus à craindre de voir surgir un ennemi derrière chaque buisson. Dès ce jour (puisse-t-il bientôt luire), l’officier des bureaux arabes verra encore, s’agrandir sa mission : il sera, plus que jamais l’homme nécessaire, le trait d’union indispensable ; pendant de longues années, il sera appelé, sur les zones de l’intérieur, à diriger, surveiller, protéger la colonisation qui aura franchi le Sahel, et se sera aventuré presque jusqu’au désert. »

Enfin Youssouf obtint en décembre 1851 la récompense qu’il souhaitait ardemment, l’admission dans le cadre des généraux français ; le Président de la République, Louis-Napoléon (Napoléon III), lui écrivit à ce sujet : « Il était juste que la France adoptât celui qui, depuis de longues années, la défend en Algérie avec tant de courage et de dévouement. »

Trente-cinq années au service de la France

En 1854, durant la guerre de Crimée, le général Youssouf forma en Bulgarie 6 régiments de Bachibouzouk qui furent licenciés au bout de 2 mois. A son retour il fut promu général de division, et dirigea, d’après les ordres du général Randon, des colonnes qui participèrent de la façon la plus efficace, en 1856 et 1857, à la soumission définitive de la Kabylie. La grande expérience que Youssouf avait du Sahara et des indigènes lui permit de rendre, pendant l’insurrection de 1864, des services importants dans le Sud des provinces d’Alger et d’Oran. Cependant, le maréchal de Mac-Mahon, nommé gouverneur général de l’Algérie, lui déclara au début de 1865 qu’« avec de nouveaux systèmes, il fallait des hommes nouveaux ». Façon pour le moins cavalière de le remercier de ses brillants services pendant 35 ans.

Youssouf demanda la division de Montpellier, mais il tomba gravement malade et alla mourir à Cannes le 16 mars 1866.

Colonel Philippe Barreaud †  2

1 L’ensemble des illustrations sont issues de la collection Anne S.K. Brown Military Collection https://library.brown.edu/info/collections/askb/index/

2 Le colonel Barreaud était un figuriniste et un ami du webmestre du site, il avait écrit cet article quelques années avant sa mort. Il n’avait pas été publié et était tombé dans les limbes d’une boite email, voilà ce manquement réparé. 

 

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Lucien Rousselot (1900-1992) fait partie des grands noms de la peinture militaire. Membre de La Sabretache, peintre titulaire des armées, il s’illustre dans la réalisation de grandes séries de planches relatives à l’épopée impériale et à l’armée française. C’est en 1931 qu’il réalise une série de 77 aquarelles sur les uniformes de l’armée d’Afrique pour le musée Franchet d’Esperey d’Alger. Elles sont ensuite éditées en cartes postales et vendues à la boutique du musée.

Inauguré en 1930 pour le centenaire de la conquête de l’Algérie, le musée est située dans l’ancien palais du Dey au cœur de la Casbah. On y trouvait des collections de souvenirs militaires relatifs à la conquête et à la présence française en Algérie. Rénové en 1946, nous ne savons pas ce que sont devenues ses collections suite à l’indépendance en 1962.

Voici dans l’ordre chronologique la série des cartes consacrées aux spahis.

Si vous souhaitez voir les cartes en grand format, cliquez dessus. 

Pour plus d’information sur le musée Franchet d’Esperey voir:

http://alger-roi.fr/Alger/musee_franchet/musee_franchet.htm

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Le 6e Spahis Algériens était en garnison à Compiègne, il était avec le 4e Spahis Marocains de toutes les fêtes militaires de la Capitale avant la Seconde Guerre mondiale. Voici la silhouette pittoresque du timbalier du 6e Spahis tel qu’il a été vu par Maurice Toussaint au concours hippique de Paris en juin 1932.

Timbalier du 6e Spahis en 1932 par M. Toussaint (attention le tombô du boléro devait être rouge et non bleu qui était la couleur des spahis tunisiens).

Lors des prises d’armes, l’harnachement comporte des colliers, têtières et tresses de fantaisie, en lainage jonquille, la crinière nattée de 12 tresses agrémentée de 13 macarons sur le dessus de l’encolure, la naissance de la queue nattée et garnie de trois gros pompons. Pour la têtière triangulaire et le licol (gladda) chaque escadron a une couleur différente, correspondant à celle du fond du fanion: 1er bleu, 2e rouge, 3e vert, 4e bleu, 5e jaune.

Le chapeau chinois a une hampe rouge surmontée du globe (koura sphère représentant le monde) et du croissant (hilal, le croissant de l’Islam). Deux queues de cheval blanches, aux extrémités, passées au henné, pendant de chaque côté.

Les trompettes seuls ont les galons de fonction aux manches. La fourragère est bleue mélangée de jaune.

Ci dessous, communiqué par le régiment, un schéma de la disposition et de la composition de la fanfare. Sur la planche, M. Toussaint a respecté les indications données par un officier du régiment au sujet de la place des instruments entourant le chapeau chinois, quoique certains documents photographiques donnent un tambourin à sa gauche.

Schéma décrivant la composition de la fanfare du 6e spahis

Commandant E.-L. Bucquoy, extrait du Passepoil, n°2, 1933. Numérisé et mis en ligne par La Sabretache.

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André Guilhot naît dans la région lyonnaise le 7 janvier 1906. Il est le plus jeune d’une fratrie de 6 frères. L’aîné des six frères, Joseph s’engage dans les rangs du 3ème Bataillon de Marche d’Infanterie Légère, les fameux « bat’ d’af’ ». Le sergent Joseph Guilhot participe à la première guerre mondiale, il meurt au combat le 23 avril 1915 lors de la seconde bataille d’Ypres à l’âge de 23 ans.

Suivant les pas de son frère Joseph, André s’engage au 2ème Régiment de Spahis Marocains basé à Marrakech. A cette époque, André entretient une correspondance avec sa future femme qui est une Alsacienne vivant aux Etats-Unis. Il se rencontre à Paris en 1931 et se marient peu après.

En 1938 le régiment d’André est rappelé en France, il participe à la difficile campagne de mai-juin 1940. Suite à la défaite de nos armes, il est démobilisé. Il s’installe en Lorraine où il va vivre pendant quelques temps. Il redevient un civil et pour subvenir aux besoins de sa famille, il travaille à l’usine de montres Japy Frères à Beaucourt.

C’est en 1942 qu’il décide de rejoindre l’Afrique du Nord et de s’engager dans les rangs du 3ème Régiment de Spahis Algériens. Avec son régiment, il participe aux durs combats d’Italie dans les rangs du Corps Expéditionnaires Français avant de rejoindre le sol de France et de lutter pour la libération du territoire national.

En décembre 1944, son régiment est durement engagé dans la bataille des Vosges. C’est lors de ces combats que le sous-lieutenant Guilhot va trouver la mort. En effet, au matin du 12 décembre André et les hommes de son peloton mènent une reconnaissance vers le village du Bonhomme. Ils tombent sur des soldats allemands retranchés dans une ferme dénommée Ferme de la Violette. C’est lors de la prise d’assaut de la ferme qu’André Guilhot est tué. Son corps est enterré provisoirement au cimetière du village avant d’être transféré après la guerre dans la nécropole nationale de Strasbourg où il repose encore aujourd’hui.

Pour son action lors de la prise de la Ferme de la Violette au Bonhomme, le sous-lieutenant André Guilhot est décoré de la Légion d’honneur et de la croix de guerre avec palme.

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Photos: Coll. privée

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Le premier insigne du 7e Régiment de Spahis Algériens est créé juste avant la Seconde Guerre mondiale, en 1938, par le lieutenant-colonel de Torcy qui commande le régiment à cette période. On retrouve un spahi en tenue à l’orientale sautant avec sa monture à travers un croissant doré. Le cheval a les naseaux fumants et le spahi porte un bouclier sur lequel figure le numéro du régiment. Dans le croissant il y a la devise arabe: ” Par Dieu nous vaincrons”.

Durant la campagne de France, ce régiment fait partie de la 2e Brigade de Spahis avec le 9e RSA, cette brigade freine l’avancée allemande vers Besançon du 14 au 18 juin 1940.

Il existe plusieurs variantes de cet insigne en fonction de la période de fabrication

En 1943, le régiment se reforme en Algérie et c’est le colonel Winsback qui fait réaliser un nouvel insigne. Il demande aux gradés et spahis du 7e RSA d’établir un projet d’insigne. Celui de l’adjudant-chef Girault est retenu et la maquette est réalisée par le maître armurier Delumeau. Il représente le burnous et le yatagan essentiellement spahis et le colonel Winsback étant Lorrain, la croix de Lorraine laquelle n’avait d’autre signification que de rappeler la terre natale du chef de corps. Cet insigne est réalisé à Toulouse (non sans difficulté par l’officier de détails du 7e RSA à l’époque, le lieutenant Devaud) et il est ensuite vendu aux gradés et spahis du régiment.

Insigne du brigadier-chef René Bouhant

A la mort du colonel Winsback (26 février 1945), le colonel de Chabot reprend l’ancien insigne du 7e RSA (celui de 1938) qui, réalisé par la maison Drago redevient l’insigne officiel du régiment. La reprise de l’ancien modèle par le colonel de Chabot explique que l’on trouve des photos datant de la période 1944-46 avec les deux types d’insignes.

Brigadier indigène du 7e RSA

Maréchal des logis du 7e RSA arborant le premier modèle de l’insigne régimentaire

 

Lieutenant du 7e RSA indication au dos: Forêt Noire juillet 1945.

Lieutenant du 7e RSA arborant l’insigne du modèle Winsback 

Après la Seconde Guerre Mondiale, le 7e Spahis est cantonné à Senlis où il joue le rôle d’une unité de prestige lors des défilés, des commémorations et des fêtes hippiques. Il est dissous comme la plupart des unités de l’armée d’Afrique en 1962.

Sources:

  • Thierry Moné et Jean-François Tixier, Les insignes des spahis, Charles Lavauzelle, 1999
  •  A vos chevaux bulletin de liaison des anciens de la 1ère Brigade de Spahis n° du 4 d’avril 1952
  • Insignes issus d’une collection privée
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Spahis.fr vous annonce le lancement prochain de la campagne « Août, mois d’hommage à l’armée d’Afrique ! ». Nous allons publier tous les jours sur notre page https://www.facebook.com/spahis.fr/ pendant le mois d’août des documents relatifs à l’armée d’Afrique entre 1830 et 1962. Le but étant de mettre en valeur les unités de tirailleurs, zouaves, spahis, légionnaires ou sahariens qui composaient cette armée.

Si aujourd’hui, l’épopée de ces hommes est en grande partie oubliée, nous espérons par ces publications leur rendre hommage. Dans ce sens, n’hésitez pas à partager un maximum les documents qui seront publiés afin de les diffuser au plus grand nombre.

Le mois d’août n’a pas été choisi au hasard, bien au contraire, ce mois est indubitablement rattaché à l’armée d’Afrique. En effet, les troupes originaires de l’Empire Colonial Français et plus particulièrement d’Afrique du Nord ont glorieusement participé au débarquement de Provence et aux combats qui ont suivi depuis les pavés de Toulon jusqu’aux neiges d’Alsace, pour finir sur les rives du Danube. Il nous a donc semblé incontournable de lier cet hommage à ce mois si particulier pour les anciens de l’armée d’Afrique.

Nous encourageons et autorisons toutes les personnes voulant participer à cette campagne à utiliser le logo que nous vous présentons ci-dessous et à l’inclure dans des publications relatives à l’armée d’Afrique en rappelant : « Août, mois d’hommage à l’armée d’Afrique ! » #aoutmoishommagearmeeafrique

 

 

 

 

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Capitaine Mohamed BOUKOUYA (1807-1864).

Le Capitaine Mohamed Boukouya Gravure de Jules Worms parue dans le Monde Illustré de 1857.

Né en 1807 à la tribu des Douairs en Oranie. Il s’engage volontairement en 1836 au 2e Régiment de Chasseurs d’Afrique.

En 1838, il rejoint le 2ème Régiment de Spahis réguliers d’Oran. Il obtient le grade de Maréchal des Logis.

Il participe à la Prise de Sidi Yaya(1841) ainsi qu’aux diverses expéditions et opérations contre les adversaires de la France.

En 1842, il passe Sous-Lieutenant et après la Bataille d’El Melah contre Sidi Embarek (bras droit de l’Emir Abd El Kader) dont il enlève quoique blessé l’étendard en novembre 1843. Il est décoré de la Légion d’Honneur le 20 décembre de la même année.

Source photo: https://www.bertrand-malvaux.com/

Suite à ses exploits durant la Bataille d’Isly en 1844, il combat sous les ordres et au coté du Colonel Youssouf, il obtient le grade de Lieutenant.

Le 22 décembre 1847, il capture l’Emir Abd El Kader au Col de Kerbous et accède enfin au grade de Capitaine. Le grade final pour un militaire indigène de l’époque. Il est le premier, sinon l’un des rares à y accéder à cette date. En 1854, il a l’honneur d’être l’invité de l’Empereur Napoléon III à Paris.

 

Le 16 mai 1864 (durant l’insurrection des Ouled Sidi Cheikh) c’est à la tête de son escadron qu’il est blessé mortellement lors d’une embuscade près de Stitten. Il décède quelques heures plus tard à l’hôpital militaire de Géryville (El-Bayadh aujourd’hui). Il comptait 28 années de loyaux services à la France !

Texte et recherches de Marc Boukouya.

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L’insigne des spahis du 2e Régiment de Spahis Algériens est créé juste avant la Seconde Guerre mondiale, en 1939, par le colonel Burnol qui commandait le régiment à cette période.

On y retrouve d’importants symboles islamiques. La jument du Prophète qui s’inscrit dans un croissant d’or, symbole de résurrection, devant les montagnes du djebel Bou Dergha (400 km au sud sst d’Oran). En haut on retrouve les initiales « S.A. » pour spahis algériens et en bas la patte de collet bleue foncée ornée du chiffre 2. Les premiers insignes sont marqués Drago 25 rue Béranger déposé.

Insigne du 2e RSA premier modèle fabrication Drago 25 rue Béranger déposé.

 

Sous-officier du 2e RSA pris en photo en arborant l’insigne du régiment sur la poche droite en 1939.

 

 

Après le débarquement américain en Afrique du Nord, le régiment est progressivement motorisé pour participer à la Libération. Le nouvel insigne créé en 1945 met en avant cette motorisation. Il est réalisé par le lieutenant-colonel Lecoq. Il est composé d’un écu rouge et blanc qui rappellent la couleur du burnous rouge et des tombôs blancs des spahis d’Oran. Le casque fait référence à l’escadron de Mameluks commandé par Yusuf au moment de la conquête de l’Algérie par la France.

On trouve également deux Toughs à queue de cheval noire utilisés comme symbole de commandement dans la cavalerie ottomane. On retrouve à leurs extrémités la koura (sphère représentant le monde) dominé par le hilal (le croissant de l’Islam). Sur l’écu une jument qui serait celle d’Abd El Kader prise par les spahis en 1847 lors du combat de Taguin et une automitrailleuse américaine AM M8 pour rappeler la nouvelle motorisation du régiment.

La symbolique de ce deuxième insigne se retrouvera sur de nombreux documents ou souvenirs édités par le régiment alors qu’il est stationné en Allemagne au lendemain de la guerre : carnet de chants, historiques, carte de voeux…

Insigne du 2e RSA

Deuxième insigne du 2e RSA fabriqué par Drago en 1945. Il existe des variantes dans l’opacité de l’email. Il existe des variantes en argent et à fond bleu pour l’écu et à tête blanche pour la jument dont la signification échappe à l’auteur de ces lignes.

Photos de spahis arborant le deuxième modèle de l’insigne régimentaire. 

 

 

En 1952, le lieutenant-colonel Sarton du Jonchay fait réaliser un nouvel insigne par la maison Drago. Il met en avant la symbolique ottomane et islamique avec deux sabres orientaux croisés. Le sabre est à la fois un symbole du pouvoir religieux et guerrier. Il ne faut pas les confondre avec les yatagans ou les cimeterres deux autres armes redoutables des troupes de l’ancien Empire Ottoman. C’est en arborant cet insigne à leur poitrine que les spahis du 2e RSA vont participer à la guerre d’Algérie qui sera le crépuscule de ce prestigieux régiment.

Sources:

  • Thierry Moné et Jean-François Tixier, Les insignes des spahis, Charles Lavauzelle, 1999
  • Insignes issus d’une collection privée

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Joseph Vantini dit Youssouf est né à l’île d’Elbe, il est capturé enfant par les Barbaresques. Esclave du Bey de Tunis, il se rallie à la France à la veille du débarquement de 1830 à Sidi Ferruch. Il s’illustre à de nombreuses reprises lors de la conquête en participant notamment à la bataille d’Isly et à la prise de la smala d’Abd el-Kader. Youssouf devient une figure légendaire de la cavalerie d’Afrique. Il crée avec le comte Marey-Monge, le corps des spahis en 1831. Il recrute ces cavaliers dans les rangs des soldats Turcs qui étaient anciennement au service du Dey d’Alger.

Illustration, planche de M. Toussaint, Collection Anne S. K. Brown.

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La conquête du Maroc, les spahis ont joué un rôle essentiel durant la conquête du protectorat. Carte postale de spahis algériens posant devant un des étendards pris au prétendant Ahmed el-Hiba lors de la bataille de Sidi Bou Othmane le 6 septembre 1912 où 2000 guerriers tribaux trouvent la mort face aux spahis et aux tirailleurs sénégalais . Cette victoire permit aux troupes françaises de rentrer dans Marrakech le 9 septembre.

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